Conférence sur Edmond Michelet et Louis Terrenoire
Dans le cadre des commémorations (120e anniversaire de la naissance d'Edmond Michelet et 49e anniversaire de sa disparition) la Fraternité Edmond-Michelet organise une conférence à deux voix samedi 12 octobre 2019 à 18h30 (salle de conférences du musée Labenche - dans la limite des places disponibles)
"Louis Terrenoire et Edmond Michelet, une autre façon d'être en politique"
par Alain Terrenoire
et
présentation du livre posthume de Louis Terrenoire
"De Gaulle en Conseil des Ministres"
par François Terrenoire
"Louis Terrenoire et Edmond Michelet ont exercé l’un et l’autre, après la guerre, de hautes responsabilités politiques et gouvernementales. Mais rien n’avait prédestiné le Lyonnais, de nature réservée, et le Corrézien, affable et extraverti, de parcourir, en symbiose spirituelle, une vie d’une exceptionnelle densité dans l’amitié partagée et les mêmes fidélités. Chrétiens engagés et militants de leur foi, ils se connurent à « l’aube », journal républicain d’inspiration Chrétienne.
Ils se forgèrent, chacun de leur côté, ce qui devint l’idée prémonitoire de leur futur Résistance. Louis Terrenoire l’analysait dans ses articles qui dénonçaient la montée des périls, tandis qu’Edmond Michelet s’y préparait par son charisme mobilisateur.
C’est la guerre qui révéla leur vraie nature, la force et la détermination de leurs convictions, et leur courage moral et physique.
Ils se retrouvèrent à Dachau dans les lieux de la plus extrême pourriture qu’a pu susciter la folie dévastatrice de l’homme.
A quelques jours du débarquement allié en Normandie, Louis Terrenoire avait résisté aux pires tortures, au détriment de sa vision amputée à jamais, pour protéger, par un mutisme absolu, l’ensemble de l’organisation interne et externe de la Résistance et de la France Libre, dont il connaissait tous les secrets.
Edmond Michelet était déjà dans ce camp de la mort, depuis plusieurs mois, quand il y fut rejoint par celui qui, de ce jour-là, devint, jusqu’à la fin, l’ami le plus fidèle. Comment aurait-il pu en être autrement, tellement le Péguyste de Brive la Gaillarde rayonnait d’attentions et de solidarité auprès de ses camarades ?
C’est d’abord à Dachau que l’irradiation charismatique émanant d’Edmond Michelet s’ouvrit à tous les autres et par un exceptionnel don de soi.
Pour Louis Terrenoire, pour Edmond Michelet, c’est Dachau le point de départ.
La suite, dans leur action politique, qu’elle fut satisfaisante ou décevante, mouvementée ou même controversée, s’inscrira, pour l’un comme pour l’autre, dans la mémoire de cet enfer, où ils ne cessèrent jamais d’apercevoir la petite lueur de l’idéal.
C’est aussi pourquoi ces deux amis pratiquèrent la politique autrement, par une fidélité inconditionnelle à leurs convictions d’origine et au Général de Gaulle, par un désintéressement dans l’exercice de leurs missions et même par l’abnégation, au détriment de leur carrière."
Alain Terrenoire